
Changement climatique, érosion de la biodiversité et des ressources, malnutrition, précarité alimentaire, maladies liées à la nutrition, perte de confiance des citoyens dans leur alimentation, crise financière et identitaire des agriculteurs, globalisation de l’alimentation… autant de constats qui attestent du manque de durabilité de nos systèmes de production et d’alimentation. Ce manque de durabilité environnementale, économique et sociale appelle nécessairement une transition agricole et alimentaire.
L’enjeu est de mieux produire et de mieux manger.
Dijon métropole a pour ambition de démontrer que cette transition est possible et que l’échelle territoriale est appropriée car elle permet d’appréhender l’ensemble des filières de l’amont jusqu’à l’aval, de la production à la consommation, en passant par la transformation et la distribution. Elle a pour vocation de montrer que l’évolution vers un système alimentaire durable est une opportunité pour la transformation de notre territoire, à la fois aux plans environnemental, économique et social. Elle doit également mettre en valeur les vertus de l’alliance des territoires, avec comme principe fondateur que l’urbain a besoin du rural et réciproquement le rural a besoin de l’urbain. Dijon métropole a pour ambition d’impliquer et d’associer les parties prenantes (économiques, académiques, publiques, sociales), et les citoyens qui sont à la fois bénéficiaires et acteurs de la transition alimentaire. Cette alliance se traduira par un engagement déterminé de chacun des partenaires dans la réalisation de la transition alimentaire.
Cette charte associe l’ensemble des acteurs membres du comité stratégique de la transition alimentaire et marque leur volonté de faire évoluer le système agricole et alimentaire vers le mieux produire et le mieux manger. Par leur implication à la transition alimentaire, ces acteurs s’engagent à favoriser l’ancrage territorial et le rayonnement de la transition alimentaire engagée en partageant des principes communs : évolution des modes de production, de transformation, de distribution et de consommation, lutte contre le réchauffement climatique, préservation de la biodiversité, des sols, de l’eau et de l’air, accès à une alimentation locale de qualité pour tous-toutes, juste rémunération des acteurs de la filière en particulier des producteurs, promotion de l’activité économique locale et de l’attractivité de Dijon métropole.
Ambition & Principes
Parce que la régulation du climat, la préservation de la biodiversité, la protection des sols et de ses ressources l’exigent, parce que nous sommes constamment à l’écoute des acteurs de la production agricole et de l’alimentation, des demandes de nos concitoyens, et parce que nous avons tous-toutes droit d’accéder à une alimentation saine, les signataires de la charte affirment, au niveau local, leur volonté de :
- Faire évoluer les modes de production agricoles vers l’agroécologie, économe en intrants de synthèse, préservant et valorisant la biodiversité et les régulations biologiques au sein des agroécosystèmes
- Garantir l’accès de tous les publics à une alimentation saine, soutenir les actions de sensibilisation et participation citoyenne en faveur d’une évolution des comportements alimentaires
- Dans le cadre d’une alliance active et équilibrée entre les territoires ruraux et urbains, protéger et valoriser le foncier agricole, les ressources en eau, faciliter l’installation des agriculteurs, contribuer à la structuration de circuits de proximité entre producteurs et consommateurs
- Contribuer à l’identification et à la promotion des produits alimentaires locaux en veillant à leurs valeurs intrinsèques, environnementales, sociales et culturelles
- Promouvoir, dans les établissements de restauration collective, l’approvisionnement et la consommation de produits locaux de qualité obtenus dans le respect de l’environnement, tout en réduisant le gaspillage alimentaire, en assurant le remplacement d’une partie des protéines animales par des protéines végétales
- Soutenir les actions visant à lutter contre la précarité alimentaire au travers de mesures d’accompagnement et d’approvisionnement des structures d’aide alimentaires avec des produits locaux de qualité
- Encourager la diversité des cultures alimentaires et œuvrer en faveur du rayonnement local, national, voire international, de la gastronomie de notre territoire
- Soutenir la recherche et l’innovation comme piliers de la transition agroécologique et alimentaire, au travers d’investissements, de subventions et d’actions incitatives portant sur :
- L’évolution des systèmes alimentaires pilotés par l’aval où le citoyen-consommateur, par ses choix alimentaires, devient acteur du mieux manger et donc du mieux produire ; cette évolution s’appuie sur des recherches pluridisciplinaires avec des approches de sciences participatives
- L’usage du numérique, levier et vecteur de la transformation des activités, qui facilite les interactions entre les parties prenantes et avec les citoyens-consommateurs, tout en permettant de suivre et mesurer les impacts de la transition alimentaire
- La formation qui permet de transmettre les innovations issues des recherches auprès des acteurs, de gagner en compétences et expertises, de faire évoluer les métiers de l’agriculture et de l’alimentation, et ainsi d’accélérer le déploiement de la transition.
Sur cette base, les signataires s’engagent librement à contribuer au projet de transition alimentaire en y apportant des ressources matérielles, immatérielles et financières, dans un esprit de confiance et d’adhésion.
Ils-elles sont motivé-es pour nouer entre eux-elles des liens durables d’interconnaissances et d’entraide au bénéfice de cette ambition. Ils-elles visent ainsi à faire émerger, à mettre en œuvre et à évaluer des projets de fourniture de biens et services à plus-value économique, écologique et sociale.